Mes lectures de l'été ☀

La Servante Ecarlate - M. Atwood.




Ce roman a été une vraie claque, comme je m'en suis rarement prise en lisant. 


Le monde de Defred n'est guidé que par deux choses : la croyance absolue dans la religion et la reproduction. 
Après une catastrophe, une majeure partie de la population est devenue stérile. Afin de maintenir l'espèce, les femmes encore fertile ont été embrigadées pour devenir des Servantes Écarlates. Vêtues entièrement de rouge, elles n'ont plus de nom, de visage, d'identité. Elles ne sont plus des réceptacles, des outils au service des leaders de ce nouveau monde. Leur seule chance de survivre est donc de leur engendrer une descendance. 


     Ce roman met mal à l'aise c'est sûr, et certains passages sont très durs à lire. Mais il nous pousse à s'interroger sur plusieurs questions, et surtout sur celle des droits des femmes (notamment sur l'accès à l'IVG qui est encore récrié aujourd'hui par certains). Dans ce roman, les femmes n'ont plus leur mot à dire sur leur vie, et encore moins sur leur corps. 
Pour ce qui est de l'écriture en général, elle est vraiment belle. J'ai relevé plusieurs passage, mais un m'a particulièrement marqué : 
"L'ordinaire, c'est ce à quoi vous vous êtes habituées. Ceci peut ne pas vous paraître ordinaire maintenant, mais cela le deviendra après un temps. Cela deviendra ordinaire."
Il appuie sur un point qui me fait un peu peur : la capacité de l'homme à s'adapter, à s'habituer à toute situation. Dans le roman, le fait de vivre sous l'oppression d'un groupe religieux parti en croisades contre tous les hérétiques est devenu ordinaire. Et ce régime s'est installé sans heurt, sans tentative de rébellion de la part de la population. 
     Heureusement, la narratrice apporte une nuance à ce tableau très pessimiste. Elle réfléchit, se questionne sur ce nouvel ordre, le met en parallèle avec le monde qu'elle a connu auparavant. Elle nous pousse à nous questionner sur les notions d'autorité, de moralité, de croyance. Pour elle cette situation est loin d'être ordinaire, mais elle a conscience que pour les générations futures, être Servante ne sera plus synonyme de servitude, mais au contraire un honneur. 
     J'ai vraiment apprécié ma lecture grâce aussi à la plume de l'autrice, qui est vraiment très belle. Elle oscille entre des descriptions cliniques, et des réflexions mélancoliques très poétiques. C'est très fluide à lire, même si j'ai du parfois reposer le livre pour souffler après certains passages assez éprouvant. 
     Dans cet article, je n'ai évoqué que la question de la place de la femme dans cette société, mais il ne faut pas réduire ce roman à ce sujet. Dans ces 500 pages, l'auteur évoque d'autres problématiques tels que l'environnement, la religion, l'endoctrinement, ou encore la liberté. 

P.S : dans le cadre du mois de Juin, la booktubeuse Opalyne a mit en place le projet "Femini-books" : pendant un mois, des vidéastes vont parler féminisme à travers les oeuvres littéraires de leur choix. Pour clôturer cette session de juin, Opalyne organisera un live le 2 juillet sur sa chaîne afin de parler de ce roman et de son adaptation récente, la série The Handmaid's Tale

Pour en savoir plus : 
- Bande-annonce de The Handmaid's Tale 
- Femini-Books sur Facebook et Twitter 
- Chaîne Youtube d'Opalyne.

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